Une journée type auprès d’une rédactrice freelance

La rédaction web attire de nombreux adeptes et c’est normal car ce métier semble très attrayant, notamment grâce à sa souplesse et la passion pour l’écriture qui vous a dirigé vers celui-ci. On se sent libre. L’écriture passion devient un gagne-pain et on est fier. Oui… mais avant de pouvoir en vivre, il va falloir traverser le désert et surtout s’appliquer une grande discipline. Une journée dans le métier de rédactrice web, c’est juste un aperçu de tout ce qui est à faire pour parvenir à rentrer du chiffre et surtout à concilier vie personnelle et vie professionnelle.

Avant de se lever : quand on est rédactrice web

Avant de commencer à vous exposer comment je gère mes journées, j’ai surtout envie de regarder en arrière. Le premier article que j’ai écrit où j’exposais ma vie professionnelle date de 2016 : Une journée dans la vie d’une rédactrice web. 2016, c’est loin. Et l’évolution entre mon travail d’il y a 5 ans et aujourd’hui a été fulgurante. J’ai traversé plusieurs épreuves professionnelles (c’est normal, nous sommes tous fait pareil) mais également de belles aventures.

Il faut d’abord prendre conscience qu’écrire pour le web, c’est une aventure qui se termine, tout en tirant vers l’infini. Chaque texte commandé se termine. Toute commande réalisée par un client finira par toucher à sa fin. Mais internet est infini, et des sites s’ouvrent tous les jours. Sans oublier que Google a besoin de contenus pour continuer d’exister… un univers tout entier !

Cela sous-entend tout simplement, que lorsqu’on exerce le métier de rédacteur web, la prospection et la recherche de clients doit être une priorité. Lorsque le contenu d’un site web est produit, il reste le blog (si le client en prend un). Mais si vous ne voulez pas voir votre activité s’éteindre, il faut chercher de nouveaux clients, en permanence. Mais comment faire ?

Comment trouver des clients quand on est rédacteur web freelance ?

La rédaction web n’est qu’une partie du métier, du travail. C’est uniquement le côté « petite main » du job. À côté de votre écriture, vous devez être comptable, commercial, designer, webmaster mais aussi SAV… bref, vous êtes aussi et avant tout CHEF D’ENTREPRISE. Il faut prendre des décisions, régler des problèmes, trouver du chiffre.

Personnellement, je n’ai que très rarement travailler pour des plateformes. Je me suis toujours dis que si les gars des plateformes pouvaient trouver des clients pour moi, je pouvais aussi le faire ! Et je n’avais pas tort, puisque je suis encore là, aujourd’hui pour en parler avec vous.

Le chemin que j’ai suivi pour être rédactrice web

• Formation : il y a 10 ans, les formations en rédaction web n’existaient pas encore. C’était trop nouveau. Alors je me suis formée sur le tas, avec des personnalités de plusieurs domaines, notamment le SEO. Il me paraissait important (pour ne pas dire indispensable) de comprendre les mécanismes imposés par les moteurs de recherches pour écrire de la manière la plus efficace possible.
• Site internet : plus obligatoire aujourd’hui mais il y a 10 ans, c’était incontournable. De nombreux rédacteurs ont une présence sur les réseaux sociaux et trouvent des clients de cette manière, par recommandations. Et c’est ok. Toutes les stratégies qui fonctionnent sont bonnes à prendre. Il n’y a pas qu’une seule solution ou un seul chemin qui mène à la réussite. Trouvez le vôtre. Pour ma part, je suis présente sur un salon tous les 2 à 3 ans à Paris pour présenter mon entreprise, être visible et trouver des clients tout neufs 🙂 Mon site internet est une vitrine de travail. Bien qu’il mériterait un bon coup de peinture, il restera mon outil de prospection le plus efficace à ce jour (surement en raison de son ancienneté).
•  Réseaux (et sociaux) : pour étendre son emprise sur le monde du web, il faut réseauter. Oui, cela passe par le local et le web. Prenez le temps de rencontrer des personnes, d’entrer dans des cercles (des clubs ou des clusters du digital) afin de vous faire un nom, une réputation. Travaillez votre image sur le web pour construire votre e-reputation, avec des avis positifs, des google avis, ou encore des recommandations sur les plateformes (comme Malt – anciennement Hopwork – par exemple.).
• Service client : alors le but du service client n’est pas de plaire à tout le monde mais d’être au plus proche de la perfection. Chouchoutez votre client est un équilibre fragile à trouver pour qu’il soit satisfait du travail tout en ayant en tête votre valeur et celle de vos services. Être rédactrice web, c’est aussi rester ferme et dire non à un client sans le perdre ! Gardez votre ligne directrice pour rester cohérent.

Mon slogan

Oui, mon slogan est présent sur mon bureau et je le vois toute la journée :

Un bon contenu vous fait gagner du temps, un mauvais contenu vous fait perdre des clients ! 

Je l’adore ! Trouvez votre petite phrase qui vous boostera. Cela vous permettra de rester concentré(e) sur votre objectif : trouver des clients, faire du chiffre d’affaires avec des clients top moumoute, vous éclater dans votre travail tous les jours.

Comment s’organiser quand on est rédactrice web à temps plein ?

Cette question revient souvent et je n’ai qu’une réponse : la discipline. Vous ne pouvez décider le matin, en vous levant, de ne pas bosser. C’est juste impossible. Vous devez être présent pour vos clients, rendre vos textes, préparer la suite, trouver d’autres clients, remplir votre planning… et faire la compta ! DISCIPLINE et petits rituels personnels récurrents !

Obligez-vous à respecter vos rituels. Personnellement, le matin, je me lève, je prends mon petit déjeuner, je m’habille et j’allume mon Mac. Toujours la même chose, toujours les mêmes gestes. Pourquoi ? Tout simplement pour me mettre en conditions de travail. Comme un cuisinier enfile son tablier, il me faut un moyen de passer en mode travail, d’autant plus que j’ai choisi de travailler à domicile, dans un espace dédié. Il n’est pas question de me laisser distraire par la télévision ou autre chose.

Je me dis : « Si j’étais salariée, je ne pourrais pas dire à mon patron que j’ai pas envie de venir, ou que je passe 2 heures à regarder un film sur M6 après la pause déjeuner. »

On est bien d’accord que ça ne passerait pas. Et bien, quand on freelance, c’est pareil. Ça passe pas ! Vous DEVEZ respecter des contraintes. C’est souvent le plus difficile pour les débutants : rester concentré et bosser. Cela demande de l’organisation aussi. Et pour ça, il faut trouver vos outils préférés. Testez ceux qui vous font de l’oeil mais attention à ne pas changer trop souvent. Cela prend du temps de changer d’outils. Certes, c’est parfois nécessaire pour être plus performants, mais cela demande du temps. La solution est donc de le planifier.

Une semaine dans ma vie de rédactrice web

Voilà donc 10 ans que j’exerce le métier de rédactrice web. J’ai accompagné de nombreuses entreprises dans leur ascension sur le web, dans des domaines très variés.  J’avoue, j’en suis pas peu fière. Aujourd’hui, je vois leur site internet évoluer, grandir et s’afficher comme une référence dans leur domaine. Bien entendu, je n’étais pas seule dans l’aventure mais je peux dire que j’ai participé 🙂

De manière générale, je peux intervenir à différents plans :

• mise en place d’une stratégie de contenu
• rédaction et optimisation de contenus (pages, billets, ebooks, fiches produits, etc.)
• gestion de communauté emailing + réseaux sociaux (community management)
• création d’équipes pluridisciplinaires pour des projets grands comptes
• formations (rédaction web + CM + stratégie de contenu)

Au départ, je voulais vous montrer une journée avec moi mais je me suis vite aperçue qu’une journée ne suffit pour se rendre compte. Mon travail diffère d’une journée à l’autre, mais plus rarement d’une semaine à l’autre.

Lundi (matin, la rédactrice, son mac et le petit clic) …

Le lundi matin est consacré à l’administratif. Je me suis bloquée la matinée pour régler la paperasse. Je m’occupe donc :

• lettrer les paiements et les factures des clients afin qu’ils puissent voir leur état de compte dans leur portail (oui, j’ai oublié de vous dire que j’ai mis en place un livre de comptes disponible en ligne pour chaque client. Il peut récupérer les factures en ligne, les payer et éditer un grand livre pour sa compta).
• éditer les factures de la semaine passée, les envoyer et relancer les clients qui sont en retard  (j’ai une procédure de relance en 3 étapes, mais généralement un coup de téléphone suffit pour débloquer le paiement).
• la première semaine du mois, je m’occupe de la déclaration à l’URSSAF en ligne également.
• remplir mon planning de la semaine : j’ai des créneaux pour les clients réguliers (contrat long terme) ensuite, j’ai des créneaux pour les formations et les ateliers en présentiel, puis je programme des travaux (rédaction, stratégie, suivi, etc.) Je sais précisément ce qui me reste quand je rentre un nouveau contrat et je peux en déduire le délai de livraison. L’outil que j’utilise est l’agenda, tout simplement.

Lundi après-midi, c’est prospection :

• Je programme mes réseaux sociaux (j’avoue que cela fait un bon moment que j’ai mis cette tâche en bas de la liste, n’ayant plus trop besoin de prospecter) avec des contenus pour la présence.
• Relance les devis effectués la semaine précédente pour demander où cela en est. Je clos les devis perdus dans mon logiciel de gestion. Cela me permet de sortir des rapports et des statistiques en début de mois pour voir où je dois m’améliorer.
• La première semaine du mois, j’édite mes rapports et suivis (un peu comme un reporting commercial et financier). J’étudie mes chiffres pour savoir où je peux encore performer, qui sont mes clients, comment ils me trouvent (ou je les trouve), le montant du CA qu’ils représentent. Et je remplis mon tableau de bord avec mes données comptables.
• Je reprends ma stratégie de visibilité et je regarde ce que je dois/peux programmer de suite. Je regarde aussi ma veille.

Comme tout est automatisé, un clic de souris me permet d’avoir tous ces documents. J’ai juste à les étudier et à noter de nouvelles idées. Cela ne prend pas énormément de temps maintenant, mais cela m’a demandé du temps de mise en place.

Mardi (matin, la blogueuse, son chat et les réseaux sociaux)…

Le mardi matin, mon planning indique souvent de la rédaction. J’ai ce temps pour écrire les billets pour mes clients réguliers. Il me faut donc :

• ouvrir mon logiciel de veille et taper les mots-clés pour trouver de nouveaux thèmes/idées à proposer à mes clients. (de 8h30 à 9h – maxi 30 minutes pour trouver des idées et les noter dans les carnets clients).
• Rédiger les billets déjà validés : comme je mutualise l’écriture, cette phase est plutôt rapide. J’ai mis au point une méthodologie rédactionnelle super efficace qui combine 3 outils pour écrire vite et bien. Je l’ai testée et fait testée pendant 1 an et elle est au point, et fera d’ailleurs l’objet d’une formation très prochainement. Je peux en écrire 3 de 400 mots jusqu’à midi sachant que je mets au bureau à 9h.

Le mardi après-midi, je bascule sur d’autres travaux d’écriture parce que la matinée d’écriture blog est intense. Du coup, je prends ce temps pour écrire mes livres. D’ailleurs, j’ai plusieurs livres numériques en vente sur amazon dont : Relance ta boite en 8 actions !

J’en ai 5 autres qui sont également en ligne :

• Guide de méthodologie rédactionnelle
• Etude comparative de fiches produits
• Cahier de 20 exercices en rédaction web avec corrigés
• 20 types de billets de blog étudiés
• Support technique de création de stratégie de contenu

Voilà voilà ! Le lien de mon site pour les télécharger ou trouver des ressources gratuites : Editions Audrey Schoettel

Petite annonce : les 3 prochains titres en 2022 sont (à noter que les titres sont encore provisoires) :

• 98 idées de growth hacking à appliquer tout de suite dans votre entreprise
• Comment améliorer son style d’écriture ?
• 50 idées d’éléments stratégiques en communication web quand on est auteur indépendant

Mercredi (matin, la rédactrice web, sa maison et ses enfants…)

Alors oui, le mercredi, les enfants sont à la maison. Donc, c’est plus compliqué. Là aussi, nous avons des règles très précises de travail. Ils comprennent bien que je suis au travail et non à leur disposition. La consigne est de s’occuper seuls, mais cela fonctionne parce qu’ils sont autonomes et ne sont plus en bas-âge. Ils ont des jeux de société, des livres, des dessins, et le jardin. Quand ils étaient petits, ils allaient chez la nounou. Pour moi, il est impossible de m’occuper d’un bébé tout en tapant un texte ou en gérant mon entreprise, même pendant la sieste. Je devais choisir ma priorité. Selon moi, s’occuper d’un bébé en même qu’on travail, ce n’est pas un argument en faveur de la réussite d’une entreprise.

Le matin, je réalise des tâches qui ne nécessitent pas d’efforts intellectuels. Avec les enfants pas loin, mon esprit est toujours en éveil et ne peut pas être concentré entièrement sur mon travail. C’est humain. Du coup, je centralise toutes mes demandes de devis et je les réalise dans mon logiciel. En général, j’en ai 3 ou 4 par jour mais toutes n’aboutissent pas. C’est normal. Certaines sont très rapides à faire puisque j’ai déjà un catalogue de services bien rodé. D’autres sont plus longues car il faut du sur-mesure.

Vers 11h, j’ai terminé et je prends ensuite le reste de la journée à faire de la veille, à noter des idées pour moi et mes clients, à lire des livres (sur la rédaction web, l’UX, le design, le SEO ou encore la stratégie) en ligne ou en format papier, à regarder ce que font mes concurrents, à répondre sur les réseaux sociaux, à participer aux groupes de discussion sur LK, etc. Je lis aussi les magazines auxquels je suis abonnée pour suivre l’actualité. J’aime bien varier les plaisirs 🙂 et noircir mes carnets de notes.

Si j’y arrive, j’écris un texte ou deux commandés par un client, ou un billet de blog, ou encore un dossier. Mais j’avoue que c’est plutôt rare. Cela m’arrive surtout quand les enfants sont dans leurs activités, à l’extérieur car mon esprit est tranquille.

Jeudi (matin, la formatrice, son tableau blanc et ses projets…)

Généralement, le jeudi est consacré à mes formations. Il m’arrive donc :

• donner mes formations en salle (toute la journée pour le coup)
• dispenser des formations en ligne (par demi-journée généralement)
• donner un atelier (uniquement le matin)
• rédiger des nouveaux contenus pour les formations
• étoffer le catalogue

Les missions que je me fixe vont dépendre de l’avancement des projets. Dans le cas où je n’ai pas de modifications ou de préparation à faire pour les formations, je m’occupe de mon propre site internet (et de ses copains, j’ai une galaxie de sites à vérifier régulièrement) ou encore de mes projets de développement… là, je ne peux pas en dire de trop !

Il est déjà arrivé que je doive remplacer cette journée de formation par de l’écriture en raison de commandes urgentes ou de projet client très important. Dans ce cas, je travaille sur l’écriture toute la journée en alternant les recherches et l’écriture pour ne pas trop saturer mon niveau de concentration.

Vendredi (matin, l’écriture, la clavier et le travail…)

Cette journée avant la fin de semaine est une journée qui passe très vite. Je m’occupe des projets clients à terminer (stratégie ou autres) de l’écriture de pages pour les sites, ou encore de répondre aux devis des clients. Le vendredi je me garde 1 heure pour les devis. J’évite de me disperser en répondant aux devis chaque jour. La notion d’urgence est souvent relative. Je m’engage à transmettre les devis sous 48h et comme je garde 1 heure le mercredi et 1h le vendredi, le contrat est rempli.

Cette journée se termine à 16h (en général, je termine mes journées vers 18h, disons plutôt que je m’arrête parce que la vie de famille prend le relai). Je vais chercher mes enfants à la sortie de l’école et c’est pour cette raison que je carbure pour terminer un maximum de dossier avant la fin de la journée. J’ai habitué mon esprit à remplir des tâches diverses le vendredi. J’ignore comment j’ai fait mais c’est ma routine. Et ça fonctionne.

Prendre de bonnes habitudes quand on est rédactrice web freelance, c’est vital. Sinon vous ne tiendrez pas la distance. C’est un marathon et non une course de vitesse.

Et le community management dans tout ça ?

Alors oui, à ce jour, je n’ai pas de contrat de CM parce que je n’en ai pas pris. Je me suis concentrée sur la rédaction web et la formation. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas tous les outils prêts à fonctionner pour la mise en place d’une stratégie et d’une animation pour les réseaux sociaux. Bien au contraire, mon classeur est au taquet, mis à jour régulièrement avec les nouveautés des réseaux sociaux.

Je n’intervient pas sur tous les réseaux sociaux. D’ailleurs, cela dépend de la cible à atteindre.

• Facebook : pour les trentenaires et quarantenaires qui ont envie de partager leurs passions et leurs loisirs (ou leur famille)
• Twitter ; pour les professionnels qui ont de l’actualité régulière à faire passer aux autres
• LinkedIn : pour les relations BtoB.

J’ai choisi de ne pas me lancer dans Instagram pour des raisons de temps. La photo est un métier. Cela prend du temps et tous les clients n’ont pas forcément les moyens de remplir les critères pour une bonne communication sur le visuel. Idem pour Youtube. Bien que je fournisse les canevas rédactionnels pour les descriptions, je ne m’occupe pas des vidéos. Mieux vaut laisser cela aux professionnels non ?

Pour conclure sur ma journée de rédactrice web

Je ne travaille pas le weekend, par choix. Pourtant, je l’ai longtemps fait, pendant plusieurs années. Je pense que je peux être aussi efficace sur 5 jours ! Du coup, je ne travaille que rarement le soir, uniquement dans le cas, où le téléphone n’a cessé de sonner toute la journée et que je n’ai pas pu sortir un contenu suffisamment qualitatif.

Mes semaines sont bien chargées et je ne m’ennuie jamais (même pendant le confinement où les clients en ont profité pour revoir leur stratégie et leurs productions). Le métier de rédactrice web est exigeant, surtout si on veut réussir et en vivre tous les mois. Il faut trouver l’équilibre et chercher des contrats à forte valeur ajoutée. Une succession de petits contrats, c’est bien, mais peu rentable au long terme. Proposer des packs ou des services tout compris permet d’augmenter le panier moyen, d’éliminer les clients à trop petits budgets qui vont essayer de vous faire croire que vous n’êtes pas à votre place parce qu’ils ne veulent pas payer, et de vous positionner sur des contrats intéressants et surtout rentables.

Sur ce, travaillez bien, les petites plumes du web… On se revoit très vite !